La censure littéraire au XXIéme siècle : ça ne change pas vraiment

Citation de Victor Hugo contre la censure littéraire

    Citation de Victor Hugo contre la censure littéraire

Bonjour,

La censure littéraire au XXIème S, ça ne change pas vraiment des siècles antérieurs. C’est un fléau mondial qui n’est pas seulement pratiqué par les régimes autoritaires et liberticides mais également par des démocraties occidentales.

Le monde occidental : tabous sociaux liés à la religion chrétienne et à la papauté

Pendant longtemps, la papauté a exercé une censure particulièrement forte sur la littérature et ses auteurs allant même jusqu’à en faire tuer certains qui refusaient de se rétracter. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. En France, la séparation de l’Eglise et de l’Etat n’a rien changé et le problème de l’influence papale sur la production littéraire est resté présent pendant longtemps parce que les gens n’étaient pas encore très ouverts aux discussions que certains types de livres et de sujets engendrent forcément. Les tabous ont la vie dure et une partie de la population refuse encore d’évoluer dans un sens plus libéral d’un point de vue culturel et social. Certains sujets restent toujours inabordables comme les violences faites aux enfants, par exemple.

A présent, c’est l’Etat français qui se charge de surveiller les publications en faisant pression sur les maisons d’éditions pour qu’elles ne publient pas les livres qui traitent de sujets de société tabous qui pourraient gêner les bonnes moeurs ou mettre de grandes sociétés commerciales en délicatesse vis-à-vis du public puisqu’il y a des enjeux économiques derrière, pour l’Etat, notamment. Il a donc tout intérêt à contrôler les publications littéraires.

La liberté d’expression n’est toujours pas respectée dans notre pays et c’est d’autant plus grave que c’est une des lois fondamentales et inaliénables de la République française. C’est pour cette forme de liberté que nous sommes mondialement connus. C’est inexcusable de faire comme si l’une des fondations des valeurs françaises n’existait pas pour pouvoir l’ignorer tranquillement au profit d’intérêts économiques et commerciaux.

Sauf que le marché de l’édition est également une partie de notre économie que nous transmettons à l’international grâce aux traductions de livres vendus à l’étranger. Les gouvernements ne prennent pas cette donne en considération et c’est très facheux.

Nous sommes connus à l’étranger pour notre production littéraire dont les étrangers qui étudient le français ou non sont extrèmement friands puisque le livre qu’ils ont dans les mains est d’un auteur français ce qui fait toute sa valeur à leurs yeux : il est forcément bien écrit et intéressant puisque français.

Aux Etats-Unis, il y a carrément un organisme dédié à censurer les livres depuis quelques années. Ses employés, particulièrement zélés et tendancieux, ont tous beaucoup de travail puisque la production livresque est très importante dans ce pays et que la censure concerne aussi bien les Américains que les auteurs étrangers. Tout ce qui pourrait engager la population à se rebeller est systématiquement censuré et donc, non disponible à l’achat du public américain.

Le monde oriental : religion, extrémisme religieux et fatwa

Le monde oriental est extrêmement tourné vers la pratique religieuse. Pour le meilleur et pour le pire, selon la formule consacrée du mariage chrétien.

Bien sûr, selon l’éducation et l’ouverture au monde, l’impact du sentiment religieux est plus ou moins profond et se vit donc en conséquence au quotidien. Mais il est bien vu de la part de la société et des dirigeants de pratiquer la religion strictement.

Certains écrivains n’ont pas pu échapper aux sanctions parce qu’ils avaient enfreint les règles en critiquant des faits de société qui leur tenait à coeur de dénoncer. Il y a le cas de Salman Rushdie, qui est le plus connu des réfractaires et qui vit en exil sous protection policière permanente. Une fatwa (condamnation à mort) a été lancée contre lui avec récompense pour celui qui le tuerait.

C’est pourquoi, certains intellectuels écrivains font le choix de faire publier leurs livres à l’étranger ou, carrément, d’aller vivre dans un pays occidental pour pouvoir aborder certains sujets sans avoir à se mettre en danger en choisissant de s’exprimer comme ils le souhaitent.

En effet, le sujet d’un livre part d’une envie profonde et du désir d’écrire. Lorsqu’il est impossible d’aborder des sujets qui tiennent à coeur comme la religion, par exemple, il est très difficile de trouver du plaisir et donc de la motivation pour commencer un travail de plusieurs mois voire de quelques années. Haruki MURAKAMI explique qu’il met entre deux et trois ans pour réaliser un roman.

Comment peut-on réaliser et réussir à finaliser un livre sans plaisir ni motivation ? Ce n’est pas humainement possible, notre cerveau ne fonctionne pas comme ça. Il marche à la récompense et à la positivité. C’est comme ça qu’il se sent bien.

L’ancien monde communiste : Chine, Russie et censure politique

L’ex bloc communiste et la Chine continuent à censurer très fortement les pratiques culturelles et éditoriales dans leurs pays respectifs. Il y a un véritable problème de censure politique dans ces pays.

La population, intellectuelle ou pas, n’a toujours pas le droit de remettre en cause les décisions et l’autorité gouvernementale. Les manifestations d’opposants sont interdites et elles doivent se faire dans d’autres pays, avec un groupe d’immigrés établis dans des états plus tolérants comme la Pologne, par exemple.

Aucun écrivain n’a le droit de critiquer le pouvoir sous peine d’avoir de très gros ennuis. Je pense à ce qui est arrivé à Anna Politkovskaïa, tuée dans son immeuble en 2006. Elle est la 21e  journaliste assassinée en Russie depuis l’an 2000, selon Reporter Sans Frontières.

C’était une opposante politique qui avait dénoncé à plusieurs reprises les violations des droits de l’Homme par les forces fédérales en Tchétchénie, ainsi que la milice de Ramzan Kadyrov. Elle dénonçait également la dégradation des libertés publiques et la corruption dans l’ensemble de la Russie.

Israël : Amour entre israéliens et palestiniens

Il y a des romans d’amour qui mettent en scène des partenaires israéliens et palestiniens qui ont récemment été censurés à cause du conflit israélo-palestiniens qui dure depuis la création de l’Etat hébreu en 1948 et qui est toujours en cours actuellement.

Je pense notamment à celui de Dorit Rabinyan intitulé Geder Haya, publié et primé en 2015. Depuis, il est devenu un best-seller.

L’auteure est en faveur du dialogue entre les deux peuples même si, pour l’instant, il n’y a pas encore de solutions concrètes. Je vais sans doute choquer beaucoup de monde mais je suis dans le camp de la paix et du dialogue, voire plus.

On ne peut pas bâtir une société de façon saine et perenne en haïssant son voisin sous le prétexte d’une autre culture et d’une autre religion et donc, d’une différence. J’émets cette opinion qui concerne les deux camps, bien évidemment.

Je ne prétends absolument pas avoir raison ni connaitre la solution qui pourrait tout changer. Ce sera à mes lecteurs d’exprimer leur opinion en commentaire de façon polie et respectueuse, s’il vous plait.

Bibliographie : Interdiction de publier de Jean-Yves MOLLIER

Lien externe : https://www.laprocure.com/interdiction-publier-jean-yves-mollier/9782490855049.html (à copier/coller dans le navigateur)

Je vous dis à bientôt,

Hannah