La différence, est-ce déviant ?

Bonjour,

 

Lutte anti-stigmatisation

Schéma de pensée d’un stigmatisé

 

Je viens de lire Stigmate d’Erwing Goffman et j’avais très envie d’aborder ce sujet tabou pour essayer de dédramatiser ce phénomène de société. Alors, après beaucoup de réflexion, je me lance.

J’ai mis le lien du livre si vous voulez l’acheter dans la barre « link post » du tableau. Sinon, vous pouvez le trouver facilement sur Amazon.

Le titre complet est : Stigmate, les usages sociaux des handicaps d’Erwing Goffman

Définition de la déviance

Ma définition exacte de la déviance vient du dictionnaire Hachette Le Robert : caractère de ce qui s’écarte de la norme sociale et sociétale.

Dans son livre, Erwing Goffman parle de différences qui se voient à l’oeil nu mais il oublie de rappeler qu’il y a des différences qui ne sont pas apparentes, qui ne sont pas marquées sur la figure mais qui sont dures à accepter pour le sujet atteint et qui se sent stigmatisé, montré du doigt.

Le phénomène de résilience est primordial pour permettre à un stigmatisé d’accepter sa différence. Il n’a pas besoin qu’on le lui rappelle, il le sait et il en souffre. Ce n’est pas aisé d’accepter un diagnostic et d’entamer le suivi thérapeutique qui s’impose quand on ne comprend pas pourquoi le stigmate est présent ni comment et ce à quoi il va falloir s’attendre en terme d’évolution de la maladie ou du handicap qui est présent.

Il y a tout un travail d’acceptation psychologique à effectuer pour comprendre et, de ce fait, avoir des réponses. Ce cheminement doit être encadré par une équipe soignante adaptée, capable d’analyser la demande et d’y répondre correctement.

Les stigmatisés sont des personnes douées de sentiments et d’émotions, avec un handicap en plus. Ils ont le droit d’être traités comme n’importe quel être humain, quel qu’il soit, avec respect et empathie. Ce sont des être humains, pas des sujets d’expérience que l’on peut traiter à sa guise. Traitez l’autre comme vous voudriez être traité par les autres. C’est la règle d’or du bon fonctionnement avec autrui, en société.

Qu’est-ce que la différence ?

Quelqu’un de différent s’exprime d’une façon peu commune, à son détriment, parfois. Il y a des gens qui s’en sortent bien et d’autres pas.

C’est pour cela que le travail d’acceptation du stigmate et donc, de la différence, est aussi important. Accepter quelque chose amène à la résilience qui est la conséquence de l’acceptation de l’état de fait. C’est, par exemple, pour quelqu’un qui a du mal à marcher, de sortir dans la rue en prenant le risque de se faire dévisager, apostropher, montrer du doigt (ce qui est une insulte qui ne se dit pas), voire même, de se faire moquer ou insulter.

Ensuite, vient le problème du travail. Dans notre société, il est plus acceptable pour une entreprise d’embaucher quelqu’un qui est en fauteuil plutôt que de comprendre que le handicap ne se voit pas forcément et qu’il y a énormément de gens avec une maladie physique ou psychique chronique, qui n’a pas l’air réelle mais qui existe quand même.

Le stigmate peut être invisible. Mais alors, comment peut-on faire changer une vision sociétale inclue dans la norme depuis des siècles sans preuve tangible à montrer clairement ?

Les médecins se basent sur des preuves pour faire leur diagnostic. Le commun des mortels se base sur ce qu’il voit, ce qui s’impose à sa vision de ce qu’il accepte de prendre en considération d’un point personnel et social.

L’éducation d’un enfant est remplie de préjugés sur tout un tas de choses. Il a appris à mettre les personnes dans des catégories : les handicapés et les malades sortent avec un fauteuil ou restent cloitrés chez eux. Les autres sortent toute la semaine pour étudier ou travailler pendant de longues années pour, ensuite, dépendre du travail des plus jeunes et de leurs cotisations pour avoir une retraite pas toujours décente. C’est une différence de statut incluse dans la norme et donc, considérée comme acceptable.

Pourquoi la différence est stigmatisante ?

La différence fait peur à une grande majorité de personnes. Les gens préfèrent vivre en ignorant la situation qu’ils ont sous les yeux et c’est encore plus douloureux pour les personnes en situation de handicap qui ont, de ce fait, beaucoup de mal à faire entendre leur voix.

La peur de l’autre, de l’étranger, est une fausse excuse pour se dédouaner de toutes responsabilités et de relation d’aide à la personne différente. Je trouve dommage qu’on en soit arrivé au point de mettre les malades et handicapés dans un endroit éloigné du monde des « normaux ». Ils sont dans un placard fermé, isolés du reste du monde, et leur sortie n’est pas prévue pour tout de suite.

Pour qu’ils puissent sortir, les mentalités doivent changer radicalement sur un certain nombre de sujets. A l’aire de la poussée technique et technologique, nous n’évoluons pas d’un iota sur notre vision du monde et de sa norme étriquée et indéboulonnable alors que nous avons en main tout ce qu’il faut comme outils pour entamer ce processus de transformation. Le problème, c’est que la plupart des gens pensent avant tout à s’assurer un confort personnel sans penser à le partager au voisin qui peut être, en aurait besoin et qui n’ose pas demander pour ne pas être catalogué, stigmatisé.

C’est au plus grand nombre d’amorcer le changement parce qu’il n’y a que la majorité qui peut s’unir et effectuer les « corrections » qui s’imposent. Personne ne prend en considération la voix des stigmatisés qui ont besoin d’un appui de gens non-marginalisés pour faire entendre leurs désirs et leur parole, tout simplement. Pourquoi devraient-ils se taire et ignorer leur souffrance alors qu’ils crèvent de l’indifférence générale ? Ne pas pouvoir avoir droit à l’expression est une grande part du statut qu’impose la majorité qui se conduit d’une manière indigne en agissant de la sorte.

Singe ou mouton ?

Alors, oui, vous avez autre chose à faire que vous préoccuper réellement des changements qui s’imposent dans notre société qui est essentiellement constituée de personnes qui ont renoncées à penser par elle-même et qui se comportent comme des moutons, qui ne réfléchissent pas et qui se sont transformées en suiveurs de tendances pour ne pas reconnaitre les défauts de notre système qui leur permet de prospérer et d’évoluer et qui leur donne une place et une justification existentielle. Les « normaux sans cervelles » s’expriment et applaudissent à chaque décision pendant que ceux qui réfléchissent et qui ont la possibilité de faire grandir notre société se taisent, puisque personne ne les écoutent quand on ne se moque pas ou que des insultes ne fusent pas de la part des gens qu’un certain discours fait peur puisqu’il remet la norme en question, ce qui leur donne l’impression de quelque chose de très anormal et donc, d’effrayant.

Comment vivent les stigmatisés ?

Contrairement à ce que pense la majorité, les stigmatisés s’habituent eux aussi à une certaine norme pour se plonger dans la masse le plus possible et pouvoir avoir une vie plus lumineuse que ce qui a été promis par leur médecin lors du diagnostic. Personne ne saute de joie en apprenant une maladie, un stigmatisé a besoin de faire un long cheminement psychologique pour faire la paix avec son handicap et pour s’adapter et se battre pour avoir la plus belle vie possible malgré le handicap initial.

Il élabore des stratégies adaptatives, qui peuvent paraitre étranges, mais qui sont indispensable à sa survie. Lorsque le physique est touché, il ne faut pas que le moral flanche, et vice versa. Le psychisme qui va mal peut entrainer des maladies physiques d’où l’intérêt de prendre soin de son corps en intégralité. Cela peut passer par des activités relaxantes, artistiques, culturelles, sportives, etc. Le but est de se faire du bien, de se sentir mieux après l’activité et de passer un moment pour soi qui permet de ressentir du bien être physique et mental.

Voilà, sur ces bonnes paroles, je vais aller dans la salle de bain pour prendre soin de moi en me coocoonnant pour me détendre de ma semaine.

Je vous dis à bientôt pour un nouvel article qui abordera un autre sujet tout aussi important pour moi et j’espère qu’il vous plaira.

A bientôt et prenez soin de vous et de votre santé !

Chloé